dimanche 21 juin 2009

LA MAUVAISE REPUTATION
















































"Si une vague gigantesque recouvrait la surface du globe et que seul le Vietnam demeurait hors de l' eau je préférerais nager plutôt que d' y vivre ."
Avertissement écrit d' un feutre rageur sur la première page d' un guide "lonely planet" feuilleté à Kunming . Ajouté à tous les mauvais échos recueillis de ci de là , ça vous donne drôlement envie d' aller affronter les Vietnamiens !
On les imagine volontiers belliqueux : ils ont stoppé net dans leur élan les Mongols , viré les Français , triomphé de l' impérialisme Américain , et plus récemment donné une leçon au puissant voisin Chinois .
Et bien finalement non , nous n' aurons pas besoin d' apprendre à nager .
Je ne pense pas que l' on soit "bénis oui-oui" , du genre tout le monde il est beau tout le monde il est gentil , mais pour nous , s' inviter dans un pays c' est être prêt à faire un effort pour tenter d' oublier ses notions de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas . Pour être heureux et à l' aise ailleurs il faut accepter d' être dérangés , bousculés dans ses habitudes et surtout dans ses certitudes .
L' Asie du sud-est est déconcertante à bien des égards , sa diversité ethnique nous surprend , ses moeurs nous étonnent , mais ce qui nous frappe le plus c'est l' énergie que dégagent ces peuples dans ces pays en plein élan économique . Le Vietnam concentre peut être à lui seul ce trop plein de vie . C' est grouillant , bordélique , bruyant , anarchique , sacrément vivant quoi ! Ça déborde de vie sur les routes , les marchés et plus encore dans les rues d' Hanoï .
Le quotidien de beaucoup de Vietnamiens semble être une lutte pour gagner quelques dongs , et , quand dans la rue un conducteur de ricshaw-vélo nous hèle pour nous conduire quelque part c' est qu' il a besoin de travailler , quand la marchande de fruits qui trottine toute la journée à travers les rues encombrées d' Hanoï tient si fort à nous vendre un bouquet de litchis ce n' est pas pour se payer un home cinéma dernier cri ... Toutes ces sollicitations sont vues comme des agressions par pas mal de touristes , mais qui agresse l' autre , celui qui promène ostensiblement sa richesse ou celui qui tente sa chance ?
Et ce ne sont pas quelques tentatives d' arnaque qui vont obscurcir notre vision du Vietnam , on trouve les Vietnamiens petits joueurs en la matière , il y a beaucoup plus coriaces ailleurs . Le Vietnam que l' on n' avait pas envisagé pour ce périple se révèle une belle surprise , la cerise sur le gâteau de ce voyage en quelque sorte .
Venant de Chine tout nous semble simple ici . Les Vietnamiens utilisent les caractères de l' alphabet latin , et rien que de pouvoir lire une indication de direction , "nha nghi" pour hôtel ou "thit cho" pour restaurant ou l' on sert du chien , ça facilite le quotidien . Sans compter que pas mal de gens parlent anglais , voire même français .
Facile , beau et étonnant .
Sapa et ses Hmongs noirs assis sur les marches de l' église blanche de cette petite station climatique crée par les Français du temps de l' Indochine .
Bac-Ha où l' on se laisse entraîner dans un tourbillon de couleurs , déambulant au milieu des Hmongs fleur lors du marché du dimanche .
Les routes sinueuses du Tonkin où l' on côtoie camions au klaxon strident , scooters kamikazes , motos et vélos surchargés et toujours , pour notre plus grand plaisir , les buffles impassibles .
Hanoï où l' on entre facilement à vélo , à la droite d' un flot de scooters . Hanoï et ses rues bondées , encombrées , ses trottoirs où le piéton slalome difficilement entre les scooters garés là , les gargotes de plein air , les petits étals de toutes sortes .
Le vieil Hanoï plein de charme avec ses maisons décrépies , ses arbres centenaires ( ah les banyans géants près des temples ! ) et surtout ses vendeurs ambulants courant les rues la palanche lourdement chargée sur l' épaule .
Et bien sur la baie d' Along que l' on rêvait de voir un jour .Qu' il est mystérieux et féerique de naviguer entre ses îlots .
Voila , le voyage touche à sa fin , nous rentrons la tête pleine d'images .
Hanoï , Vietnam le 21 juin 2009

mercredi 17 juin 2009

lundi 25 mai 2009

VU EN CHINE



































En Chine j' ai vu plein de Chinois . J' ai vu plein de Chinois qui s' activent . Qui s' activent tellement que ça en devient un pléonasme . Ils s' activent dans les champs , ils s' activent sur les chantiers , bâtissent des ponts , des routes , des barrages , des villes . Des projets qui voient le jour parfois des années avant la date prévue . Quelle énergie , c'est simple , moi ça me fatigue !


Dis camarade , c'est quoi ton secret ?


Ne serait ce pas la rasade de potion magique que tu bois en mangeant ? Vin d' abeille , alcool de serpent , eau de vie de scorpion ? Ta force ne réside t' elle pas dans ces bonbonnes où macèrent toutes ces bestioles venimeuses ?


Et nous , plutôt que de regarder d' un oeil amusé toutes ces mixtures et de carburer au coca pour affronter tes montagnes sur nos vélos , pourquoi ne pas avoir utilisé le dopant local ?


Pourquoi au lieu de jouer les timorés en mangeant nos sempiternels bols de riz
accompagnés de légumes sautés ne nous sommes nous pas lâchés en nous régalant de larves , nids d' hirondelles , serpents et autres viandes de chien réputées vitalisantes , mets qui font tout le raffinement de la cuisine chinoise ?


J' ai vu en Chine des villes qui n' ont rien à envier à Las Vegas , même démesure , même délire architectural , comme à Mengzi où le colisée made in China sort de terre .


J' ai vu des villes ostensiblement tournées vers La Mecque . La " muslim avenue " menant à la monumentale mosquée flambant neuve de Shadian nous interpelle dans un pays peu réputé pour sa tolérance religieuse .


J' ai vu des villes industrielles où l' on est contents de ne faire que passer .


Mais , perdu dans ces villes , j' ai aussi vu des quartiers populaires pas encore rasés , certes vétustes , mais charmants , où , au hasard d' une porte entrouverte , on aperçoit le portrait de Mao .


Dans les jardins publics livrés aux inactifs , c' est à dire aux retraités , on assiste à une multitude de scènes touchantes et joyeuses . Séances de tai-chi pour de toujours souples papys et mamies , pendant que d' autres jouent aux cartes ou au mah-jong , ou , pour notre plus grand plaisir , improvisent de petits concerts de musique traditionnelle sur des instruments anciens .

C 'est dans l' un de ces endroits de convivialité , à Luxi , que l' on a remarqué , a leur démarche claudicante , quelques vieilles dames aux tout petits pieds , rares survivantes d' une Chine séculaire où l' on bandait les pieds des petites filles .


Après deux mois et demi dans le Yunnan on a eu juste un petit aperçu de cette Chine immense et l' on en sort avec plus de questions que de réponses . Hormis à Jinghong et Kunming nous n' avons jamais eu l' occasion de parler anglais . Rarement la barrière de la langue n' aura été aussi gênante , jamais nous n' avions été confrontés à un tel mur d' incompréhension générant moultes quiproquos , malentendus et parfois anecdotes assez cocasses . C 'est d' autant plus frustrant que tout le monde veut nous causer , et c' est toujours avec surprise que les Chinois constatent que non , nous ne comprenons pas leur langue , même quand , à bout d' arguments , ils nous dessinent alors des idéogrammes . Désolé , mais pour nous c' est encore du chinois !


On nous sourit , on se sent les bienvenus , notre famille nombreuse attire la sympathie . Visiblement la génération plus âgée accepte mal la politique de l' enfant unique .


Nous sortons de la Chine un peu fatigués , 2200 kms pédalés dans ce pays ça veut dire presque la moitié de côtes , le Yunnan à vélo est tout aussi physique que le Laos . Une première côte de 38 kms au Vietnam nous laisse présager de bonnes suées en perspective ... Mais alors , qu' est ce que c' est beau !



Lao Caï , Vietnam , le 25 mai 2009




vendredi 1 mai 2009

CONSOMMUNISTE
















Nous voila dans un hôtel where the staff speaks english . Eva et Manuel se vengent des mauvais traitements subis en nous emmenant manger chez "pizza hut" et "macdonald" . Nous faisons nos courses chez "carrefour" et du lèche-vitrine près des devantures de "vuitton" ou d'"hermes" . Où sommes nous donc ?
Eh oui , toujours en République Populaire de Chine , à Kunming , capitale du Yunnan . A vélo,même pas peur dans cette agglomération de plus de 3 millions d'habitants , grâce aux nombreuses pistes cyclables , même le long des toutes nouvelles 8 voies contournant la ville . Si le 4x4 est à présent plus vénéré que l'éléphant d'Asie , les deux roues ont encore droit à quelques égards.

Quel contraste entre la Chine des campagnes et celle de la ville ! Si aujourd'hui 1er mai , jour férié ici aussi bien sur , Kunming accueille les ethnies de la province sur des podiums dans le centre ville , c'est le folklore qui l'emporte au détriment de l'authenticité . Mais les touristes Chinois semblent préférer l'exotique à l'authentique .
Au très touristique parc national Sanhabe qui protège les derniers éléphants sauvages d'Asie Chinois nous avons pu voir 4 ou 5 de ces pachydermes ... Ils vont très bien et aiment jouer au football , applaudis par des centaines de Chinois en liesse qui suivent ensuite au pas de charge leurs guides , mégaphone en main , sur les sentiers carrelés de ce parc d'attraction , euh , pardon , de cette réserve nationale . Quelques pauses ponctuent leur parcours , le temps de se faire prendre en photo , moyennant quelques yuans , avec un singe , un serpent , un perroquet ou un ourson dans les bras . Le jour de notre visite ces pauvres bêtes avaient de la concurrence déloyale en la présence de deux petits blondinets qui posaient eux gratuitement , au plus grand plaisir des touristes Chinois , plaisir de moins en moins partagé par nos deux top-models au fil de la journée...
Aux "grottes des martinets", sous les impressionnantes stalactites et stalagmites de l'immense salle appelée , ça ne s'invente pas "le monde des rêves" s'est installée une cafétéria et une boutique de souvenirs , et dans le temple de Confucius , à Jianshui , une des salles est elle aussi dédiée à la consommation .
Les plus beaux points de vue sur les rizières en terrasse sont peu à peu barricadés pour y installer des miradors payants et les "villages ethniques" , parcs d'attractions pour les tours de touristes Chinois de plus en plus nombreux fleurissent un peu partout dans ce lointain Yunnan situé à près de 5000 kms de Pékin .

Même dans ses travers la Chine nous étonne,nous surprend,nous impressionne,et on en redemande puisque nous venons de demander la prolongation de notre visa.

jeudi 16 avril 2009

QUAND L' HOMME TUTOIE DIEU

































Il est des " Mondes " où l' uniformité n' a pas encore sévit , où des " Indiens " persistent à se distinguer . Peut être voyager c' est aussi quémander ces parcelles d' authenticité . A nous autres en quête perpétuelle de ces différences , le Yunnan offre encore plus que nous l' espérions .Voyeurs , voleurs d' images , nous courons les marchés de campagne . Ici ce sont comme souvent les femmes qui affirment de fort belle manière l' identité de chaque groupe ethnique , parées de leurs magnifiques tenues traditionnelles . Elles vendent le contenu de leurs hottes étalé là à même le sol : légumes , fruits , volailles ... Les hommes profitent de la sortie pour se ravitailler en tabac , puis ramènent en laisse les petits cochons qu' ils ont âprement marchandés .
Conscients d' être face à un monde appelé à disparaître , nous aimerions garder à jamais ces images dans un petit coin de notre mémoire .
Le Yunnan à vélo c'est beau , vraiment beau . Rien que du beau !
Une nature sauvage , montagnes recouvertes de forêts denses à l' infini , rivières émeraudes noyées dans un gouffre de verdure .
Mais surtout la montagne domestiquée , façonnée par ces artisans de la terre que sont les paysans Yunnans . Arqueboutés sur ces pentes , armés de simples pioches ils bâtissent encore ces terrasses en espalier où s' étageront les plantations de thé . Nous ne nous lassons pas d" admirer ces théiers alignés , taillés , verts rubans enlaçant la montagne à vous donner le tournis . Ici le moindre carré de terre cultivé mérite le coup d'oeil : toujours cette perfection , cette finition parfaite .
Et puis surtout il y a les rizières . Un des plus beaux paysages que nous ayons vu , peut-être le plus touchant . Comment ne pas s' émouvoir devant ces tableaux que forment les rizières dans la région de Yuanyang ? Vues plongeantes vertigineuses sur des patchworks de vasques en contrebas . Vasques en terrasses , ondulantes , dégringolant de la montagne . Miroirs scintillant sous le soleil , après la pluie le vert et le safran se mélangent dans une déclinaison de pastels très douce . Il y a quelque chose de divin dans ce paysage , oeuvre de générations de simples humains . Peut-être ont ils voulu , au fil des siècles , marche après marche , se rapprocher des cieux ?
Le riz nourrit encore la Chine , et la machine n'a toujours pas sa place sur ces pentes escarpées , alors on voit le paysan retourner la terre détrempée avec sa charrue rudimentaire tirée par le buffle . Les paysannes alignées plantent en rythme le riz , reculant d' un rang dans un même mouvement . L' eau est détournée , canalisée , distribuée , puis retenue de mille façons ingénieuses .
Et l' on se sent parfois ici au bout du monde .
Yuanyang , Yunnan , Chine le 16 avril 2009

















mercredi 18 mars 2009

NON MERCI , PAS DE HOT-DOG S' IL VOUS PLAIT











C' est au flair que nous choisissons nos restaurants .




A Mengla nous avons vite repéré cette petite cantine aux chaises colorées , avec sa grande vitrine donnant sur la rue , et surtout son assortiment de plats préparés dans des bacs . C' est simple , il suffit de pointer du doigt celui qui fait frétiller nos papilles .




Allumettes de courgettes avec petits cubes de viande , choux chinois et émincé de viande , et bien sur à chacun son bol de riz . On feint de ne pas remarquer tous les regards braqués sur nous , mais ça ne nous rend guère plus habiles avec nos baguettes ... On se détend , on plaisante sur la nature de la viande dans nos assiettes . Du porc ? Mais non , du museau de chien , ah , ah , ah !




Mais passent sur le trottoir juste à coté de la fenêtre près de laquelle nous sommes assis deux types transportant une carcasse écartelée plutôt suspecte ... Un coup d' oeil aux pattes de l' animal : elles se terminent par des coussinets ! Et quand ils s'engouffrent avec leur viande fraîche dans l' entrée des cuisines , on rit jaune . " Tu es sure , tu as vraiment vu des coussinets ? "




Si dans le cochon tout est bon , il semble bien que pour le chien il en soit de même , puisque pour nous enlever tout doute arrive un troisième larron avec entre ses mains la pièce à conviction . Est ce à cause de notre regard perplexe , il lâche la tête du chien qui roule sur le trottoir à guère plus d'un mètre de notre table ! Et le type de ramasser la dite tête , gueule grande ouverte pour s'amuser à effrayer un gamin qui passe dans la rue .




Dis , comment on dit " végétarien " en Chinois ?




Depuis , sur la route , c' est avec encore plus de flair que nous choisissons nos restos .




Nous allons aux cuisines et , devant les étagères de légumes frais , nous montrons ceux que nous voulons voir cuisinés .




On nous sert chaque légume préparé d' une façon différente , avec un grand plat de riz et une théière de " tuocha " , et c' est invariablement excellent .




Curieusement , allez savoir pourquoi , nous n' avons pas eu envie de manger de viande depuis Mengla ...




On a parfois du mal à dépasser ses frontières culturelles .




Yunnan , Chine ,le 18 mars 2009












mardi 10 mars 2009

FAMILLE NOMBREUSE , FAMILLE HEUREUSE ,

















































Il y a peu de routes au Laos , mais si l' envie vous prend de ne pas suivre le chemin tout tracé , la nationale 13 , les routes fluviales sont là pour une petite bifurcation , sans toutefois perdre le nord .



A Luang Prabang , charmante petite ville , ancienne capitale d'un royaume Lao , nous avons retrouvé le Mékong , et , au fil de l'eau , nous avons rejoint Pakben . Journée de contemplation à contre-courant sur ce fleuve aux eaux calmes et boueuses . Parfois sauvage , bordé de forêts tropicales touffues , impénétrables , hérissé d' îlots aux rochers tranchants , toujours nourricier pour les villages le surplombant , dont il est le plus souvent la seule voie de communication . Petits potagers sur des berges sablonneuses , gestes répétitifs et ancestraux du pêcheur sur sa pirogue qui lance son filet , de la femme qui écope , de l'orpailleuse qui tamise inlassablement le sable . Pas d' agitation démesurée , il fait chaud . Les buffles bienheureux ne laissent paraître que leur tête dans cette eau scintillante sous le soleil de midi . Et quand le bateau aborde pour descendre un passager rentrant de la ville , des villageoises s' approchent proposant aux passagers petits poissons grillés enfilés sur des brochettes de bambou , oiseaux séchés ou encore écureuils morts à préparer soi-même . A chacun sa friandise .



De Pakbeng part une route comme on les aime : très peu de circulation , une vallée enserrée entre des falaises abruptes , forêts tropicales à la verticale . Puis la vallée s' élargit , les villages se font moins misérables .
Mais toujours ces nuées d'enfants . Bébés au sein , bébés portés dans le dos , bébés dans les bras . Enfants les fesses à l' air jouant dans la poussière ou joyeux s' aspergeant dans la rivière . Enfants ployant sous le poids de hottes trop lourdes , enfants partant au champs la machette à la main . Enfants moinillons drapés de orange , enfants chanceux qui vont à l' école .


Enfants qui s' agglutinent par dizaines au bord de la route à notre passage , amusement ponctué de " sabaïdee , sabaïdee ! " Petites mains qui saluent , Maman agitant la main des bébés .



Enfants jamais mendiants , jamais enquiquinants ou belliqueux .


Dans deux jours nous quitterons à regrets le Laos , notre visa prend fin . Juste le temps de rejoindre la Chine , pays de l' enfant unique .


Oudomxaï , Laos le 10 mars 2009

mercredi 25 février 2009

TOUT LAO















































Après avoir longé le Mékong rive droite , puis passé le " pont de l'Amitié " nous arrivons à Vientiane , capitale de la République Populaire Démocratique du Laos .
Les enseignes " La carterie du Laos " , " Champs-Elysées Tailleur " , " Mon petit cochon " en témoignent , les Français sont passés par là . Il flotte encore sur Vientiane , petite ville assoupie , un parfum d' ancienne colonie , surtout le soir quand le centre ville est livré aux seuls touristes , hormis les quelques Laotiens qui servent dans les restaurants .
Nos papilles apprécient la baguette fraîche et craquante , les croissants , le saucisson .
Nous visitons des temples défraîchis juste ce qu' il faut pour les rendre charmants , des musées , puis nous quittons Vientiane avec 2 mois de visa Chinois en poche , et une épaule qui se rétablit peu à peu au prix d' exercices quotidiens , curieux de découvrir le Laos .


Cette fois pas de chemins de traverse , nous emprunterons jusqu' à la Chine la Nationale 13 qui ne ressemble , heureusement pour nous , pas plus à une nationale que Vientiane n' a des allures de capitale .


Après 2 jours de pédalage , abattus par une chaleur étouffante inhabituelle à cette période ( à Ayutthaya nous avions eu une vague de froid ! ) , nous rentrons dans Vang Vieng .
En traversant la rue principale de ce village nous avons tout d' abord envie de fuir . Toutes les habitations sont transformées en magasins , guest-houses ou restaurants , et de chaque restaurant sortent les rires enregistrés de la série " Friends " diffusée PARTOUT en boucle sur de grands écrans indispensables pour attirer les touristes . Il est 10 heures du matin et des centaines de jeunes Anglo-Saxons , principalement des Australiens , sont avachis sur des coussins , un air béa de contentement , l' oeil rivé sur l' écran en prenant leur petit déjeuner , puis leur déjeuner puis leur dîner ... Bienvenue dans le meilleur des mondes ! Le bonheur est bien de regarder ensemble dans la même direction .
On se pose quand même , et puis on s' habitue . Car le lieu est joli : montagnes , rivières , grottes . Mais on reprend la route demain , des fois que ce serait contagieux . Non , au secours , je ne veux pas être lobotomisé !
Vang Vieng , Laos le 25 février 2009