Il y a peu de routes au Laos , mais si l' envie vous prend de ne pas suivre le chemin tout tracé , la nationale 13 , les routes fluviales sont là pour une petite bifurcation , sans toutefois perdre le nord .
A Luang Prabang , charmante petite ville , ancienne capitale d'un royaume Lao , nous avons retrouvé le Mékong , et , au fil de l'eau , nous avons rejoint Pakben . Journée de contemplation à contre-courant sur ce fleuve aux eaux calmes et boueuses . Parfois sauvage , bordé de forêts tropicales touffues , impénétrables , hérissé d' îlots aux rochers tranchants , toujours nourricier pour les villages le surplombant , dont il est le plus souvent la seule voie de communication . Petits potagers sur des berges sablonneuses , gestes répétitifs et ancestraux du pêcheur sur sa pirogue qui lance son filet , de la femme qui écope , de l'orpailleuse qui tamise inlassablement le sable . Pas d' agitation démesurée , il fait chaud . Les buffles bienheureux ne laissent paraître que leur tête dans cette eau scintillante sous le soleil de midi . Et quand le bateau aborde pour descendre un passager rentrant de la ville , des villageoises s' approchent proposant aux passagers petits poissons grillés enfilés sur des brochettes de bambou , oiseaux séchés ou encore écureuils morts à préparer soi-même . A chacun sa friandise .
De Pakbeng part une route comme on les aime : très peu de circulation , une vallée enserrée entre des falaises abruptes , forêts tropicales à la verticale . Puis la vallée s' élargit , les villages se font moins misérables .
Mais toujours ces nuées d'enfants . Bébés au sein , bébés portés dans le dos , bébés dans les bras . Enfants les fesses à l' air jouant dans la poussière ou joyeux s' aspergeant dans la rivière . Enfants ployant sous le poids de hottes trop lourdes , enfants partant au champs la machette à la main . Enfants moinillons drapés de orange , enfants chanceux qui vont à l' école .
Enfants qui s' agglutinent par dizaines au bord de la route à notre passage , amusement ponctué de " sabaïdee , sabaïdee ! " Petites mains qui saluent , Maman agitant la main des bébés .
Enfants jamais mendiants , jamais enquiquinants ou belliqueux .
Dans deux jours nous quitterons à regrets le Laos , notre visa prend fin . Juste le temps de rejoindre la Chine , pays de l' enfant unique .
Oudomxaï , Laos le 10 mars 2009
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