samedi 14 avril 2012

CYCLOTOURIX TIRE SA REVERENCE A L'ASIE DU SUD-EST



Je l' avais pas imaginé comme ça ce voyage , je ne l' avais pas imaginé à vrai dire . Ni imaginé ni préparé . Nous n' avons jamais préparé un voyage , jamais tracé de parcours sur des cartes routières avant de les avoir fait , toujours évité de voir des photos des lieux qu' on aurait à découvrir .

Cette fois nous sommes partis avec deux rêves , voir Bagan et Borobodur , un aller Bangkok , un retour Jakarta et du temps entre les deux . C'est notre grand luxe d' avoir ce temps . Au fur et à mesure qu'il a défilé ce temps nous l' avons improvisé ce voyage . Non ce ne fût pas un long fleuve tranquille , pas toujours serein , un peu décousu , mais nous sommes heureux de l' avoir vécu .

Nous avons vu Bagan et Borobodur , nous avons encore d' autres rêves , ils nous embarquerons je l' espère vers des peuples inconnus , vers des cultures différentes , ils seront l'alibi ces rêves à de nouvelles découvertes .



Jakarta , Indonésie , le 14 avril 2012

vendredi 13 avril 2012

ROULEZ BOULE

Libérés des visites incontournables de Borobodur et des temples hindous de Prambanan , le compte à rebours déclenché , que faire de ces quelques jours qui nous restent avant notre retour sur Jakarta ?

"La route" , comme une évidence , rejoindre tout d' abord l' océan Indien , puis pourquoi ne pas retourner sur Semarang ?








Mercredi 4 avril









Un dernier regard sur les majestueux temples de Prambanan et nous prenons la route ..

La carte ne laisse pas deviner le paysage en dent de scie qui nous attend : montagnes de pierres volcaniques que nous franchissons plus ou moins facilement . Parfois les paysans ont construit des terrasses pour cultiver , en retenant le peu de terre qu' il



y a avec des murets de pierres . C'est un paysage assez désolé , mais habité quand même . On y croise beaucoup de monde à pied , des gens chargés , trainant parfois de petits chariots bruyants , des visages marqués par la rudesse de la vie .
Puis nous arrivons à la mer , Pantai Baron . Pantai ça veut dire plage alors nous sommes tout surpris de nous retrouver entre des falaises face à une mer grise et démontée , devant cette fureur , ces vagues immenses qui se fracassent bruyamment contre ces falaises . C' est un endroit de week-end , un lieu délaissé en semaine . Il y a là un hotel , 5 ou 6 chambres de plein pied qui donnent sur une cour couverte d' une treille . Nous sommes les seuls clients et depuis notre chambre nous regardons tomber la pluie drue sur le bitume de la cour qui ne tarde pas à inonder .





Jeudi 5 avril



Nous longeons la côte sans la voir , toujours dans ce paysage de chaos . Belle pause sur une plage accueillante , cauris et pierres ponces viennent alourdir nos sacoches .Très


tôt la pluie vient contrer nos vélléités de pédalage , abri dans une gargote : riz frit trop gras ... A la première éclaircie nous repartons pour retrouver quelques kilomètres plus loin un ciel menaçant . Arrêt dans une école au milieu de nulle part juste avant le déluge . On installe la tente moustiquaire dans une classe , frustrés de ne pouvoir échanger que quelques mots avec nos hôtes très sympas qui n' ont malheureusement pas plus de vocabulaire d' anglais que nous de bahasa indonesia.






Vendredi 6 avril

Après la séance photo

souvenir avec nos hôtes , nous reprennons la route pour encore quelques kilomètres de paysage rude , avant de nous retrouver dans un environnement plus doux , avec des dénivelés moins cassants . On traverse Baran , un gros bourg . Indomaret on s' arrête ,



razzia dans notre supérette préférée : boisson à la mangue , barres chocolatés "beng beng" , nous arrosons le passage de nos 5000 kms .



On déclare forfait tôt , un peu fatigués , il y a un hôtel agréable sur le bord d' un lac . Lessive et autres agréments au programme de l' après midi . Le soir nous dinons sur une table basse , assis en tailleurs dans un restaurant avec vue sur le lac . Ayam kampung et nasi putih , poulet fermier avec du riz , en compagnie de touristes locaux qui profitent du congé de Pâques , en Indonésie c'est le vendredi qui est férié .








Samedi 7 avril


Encore une journée tranquille , sans circulation . Nous pédalons sur le flanc du volcan Lawu , nous demandons notre chemin sans arrêt , un peu perdus dans un imbroglio de petites


routes . Parcours avec autant de descentes à pic sur des rivières que de remontées abruptes sur les arêtes du volcan. Eva saute de sa troisième roue dés que l' élan pris en descente fait défaut , et marche à côté des vélos .
Le paysage très beau , rizières en espalier et scènes de vie rurales nous font presque oublier l' effort. En fin de journée nous demandons dans une école pour passer la nuit , mais ça à l' air de poser problème au gardien alors nous n' insistons pas . Quand quelques kilomètres plus loin nous trouvons un hôtel nous sommes alors bien contents de faire reposer notre fatigue .




Dimanche 8 avril


Aujourd'hui nous avons un but , rejoindre le candi Sukuh à 1000 mètres d' altitude . Curieusement depuis la mer nous n' avons pas l' impression d' avoir plus monté que descendu alors nous nous attendons à une rude journée . Et en effet ça monte , gentiment au début , sérieusement ensuite et carrément méchamment à
la fin . Nous finissons arqueboutés sur nos vélos , poussant . Seul Manuel qui met un point d' honneur à ne pas mettre pied à terre pédale jusqu' au bout . Nous sommes trempés non pas de pluie mais de sueur lorsque nous nous présentons au "Sukkuh cottage" un resort qui nous a tout l' air de luxe. Le patron sympa nous demande combien nous voulons payer pour la chambre et accepte gentiment notre prix . On se retrouve dans cet endroit paradisiaque dans une ambiance bien inhabituelle pour nous avec une clientèle d' expats en week-end et de touristes occidentaux en tour. Dans un environnement magnifique , entouré de girofliers , le candi Sukuh est très surprenant avec sa forme de pyramide aztèque et ses bas-reliefs très primitifs.








Lundi 9 avril


Nous quittons le cottage comme nous y sommes arrivés , à pied , retenant nos vélos qui ne demandent qu' à débouler . Puis quand la descente se fait plus douce nous profitons de 30 kms en roue libre , traversant au départ des villages visiblement intégristes et l' on en prend encore une fois


plein la vue , beaux villages avec des maisons traditionnelles javanaises en bois , rizières en terrasses encore et toujours , et nous réalisons que la montagne c' est fini quand nous croisons les premiers vélos .
Les bords de la route sont à présent très habités , les


mosquées trapues se succèdent . C' est d' ailleurs dans l' enceinte d' une mosquée que nous passons la nuit dans une classe de l' école coranique . Nous y installons notre tente moustiquaire entourés d' une foule de curieux , enfants et adultes . Assez étouffant ...


L' imam tente bien d'éloigner la foule , mais la tentation est trop forte pour les villageois de se photographier aux côtés des petits " bule " .
Des femmes nous apportent du " gado gado" enveloppé dans des feuilles de bananier , c' est bon bien qu' un peu surprennant , un mélange de cubes et de rondelles de manioc et de


soja et autres aliments indéfinis baignant dans une sauce épicée à la cacahuète .



Des visages restent collés aux vitres de notre " chambre" une ou deux heures après la nuit tombée ...








Mardi 10 avril



Nous sommes aux premières loges pour l' appel à la prière , réveil en sursaut à 4h30 , une heure avant le lever du jour ...

Debout avant l' aube nous nous retrouvons très tôt
devant la curiosité de la région : des boues volcaniques qui jaillissent de la terre .
Nous savourons notre avant dernier jour de pédalage à sa juste valeur , en nous répétant que tout ce que l' on voit là , ces chargements abracadabrant sur les vélos


et les mobylettes , tous ces gens qui nous sourient , nous saluent , ces enfants qui crient à notre passage " Hello Mister ! " ou bien " bule ! " ( étranger) , tous ces gens charmants à qui nous demandons notre chemin , ce sera fini demain .

On fait le choix d' une école pour dormir ce soir , mais Erlina qui se trouve là nous



invite chez elle . Elle nous accueille avec cette simplicité et cette décontraction toute javanaise qui font que l' on se sent si à l'aise sur cette île . Accueil où l' on retrouve cette générosité toute musulmane qui n' est pas sans nous rappeler la Syrie ou le Maroc .

On se régale de sate ayam ( brochettes de poulet arrosée de sauce à la


cacahuète ) , d' ayam bakar , poulet au four , de riz évidemment en compagnie d' Erlina , de son adorable petite fille Clarysia et de ses parents . Une soirée très chaleureuse .














Mercredi 11 avril



Nous avons rejoint Semarang par de petites routes encore une fois bien tranquilles , mais ruinées par la mousson .






Ca y ' est , la boucle est bouclée















Jakarta , Indonésie , le 14 avril 2012

MES GRIS-GRIS ET MOI

Vade retro satanas !


A l' instar du petit poucet qui sème des cailloux pour retrouver son chemin , Eva récolte les pailles lors de nos pauses rafraichissement pour ne pas oublier le chemin parcouru .



Le chef de famille à lui l' oeil rivé sur sa sacoche jaune qui renferme outre nos précieux passeports le tiroir caisse ainsi que la carte magique qui permet de remplir au fur et à mesure qu' il se vide ce tiroir caisse . C' est presqu'aussi surnaturel qu' un gris-gris ...



Manuel transporte sur son guidon son kit de survie : couteau Suisse ( chinois) , lampe de poche , briquet , pétards à mèche , papier , crayon , mp3 , portefeuille , une seringue ( ?) et bien sur son appareil photo .



MES GRIS-GRIS ET MOI




Je les aime tous mes gris-gris , ceux de la maison , ceux du voyage ; j 'ai avec eux une relation particulière de croyante dilettante , semblable à la relation qu' ont certains avec leur " bon Dieu " . Je les oublie quand tout va bien , revient à eux quand ça va mal . Je les ai pas mal sollicités durant ce voyage ci , et pour renforcer nos défenses et contrer la poisse j' ai appelé à la rescousse de nouvelles recrues .

Ainsi Kero , la petite grenouille verte ( en plastique , ne vous affolez pas ! ) qui trainait sur le bitume à Trang , toute patinée de gaz d' échappement se balance à présent joyeusement , suspendue à mon guidon , Kero zen , pour la zénitude bien entendu ...

Kero zen côtoie un collier de fleurs (en plastique également , c'est plus durable) multicolore trouvé sur une plage de la mer d' Adaman , à demi enfouie dans le sable , de ces colliers qui , accrochés à la proue de leurs bateaux protègent les embarcations des pêcheurs bouddhistes .

Pour mon anniversaire , Manuel m'a offert un gris-gris , c'est touchant de sa part lui pourtant si terre à terre . Le porte bonheur en question , il l' a trouvé sur un pont , jeté là sans doute par un automobiliste chinois insatisfait ou déçu de ses compétences . C' est un joli pendentif rouge fait de fils et de trois petits cochons ( de verre ! )

J' ai aussi enroulé à mon guidon un morceau de guirlandes ramassé à Alor Setar après le passage de la procession musulmane en l' honneur de la naissance du prophète .

Pas très catholique tout cela ? Rassurez vous j'ai depuis Potosi en Bolivie un autocollant " Jesus el amigo que nunca falla " collé depuis plus de 15 ans sur mon porte bagage avant , un cadeau de la famille de notre filleule Corina .

Ah oui j' oubliais , le Dieu Consommation , je ne l' aime pas trop celui là , et mes gris-gris c'est forcément de la récup' .




Jakarta , Indonésie , le vendredi 13 , bien évidemment ...

samedi 31 mars 2012

QU ' EST CE QUE C ' EST BOROBODUR !


















Q ' EST CE QUE C ' EST BOROBODUR !



Quand nous l' apercevons depuis une colline des environs , pyramide sombre au coeur d' un halo de verdure , cerné de montagnes et volcans , Borobodur nous semble presque fragile et bien petit dans ce paysage majestueux .


Mais le lendemain , au lever du jour lorsque nous nous en approchons et que nous arrivons à ses pieds il nous parait alors imposant , immuable , indestructible . Nous nous sentons minuscules face à ce monument qui nous domine du haut de ses 1200 ans .


Ce temple Bouddhiste unique en son genre , planté sur des bases de 12O mètres de côté , nous fait accéder par ses 8 terrasses successives , au Nirvana après avoir cheminé le long de 5kms de bas reliefs relatant la vie de Bouddha et présentant des scènes de vie de Java il y a plus de 1000 ans .


Témoignage de la grandeur des civilisations anciennes qui ont occupé l'Asie du Sud-Est , Borobodur après Angkor et Bagan achève en beauté nos déambulations dans cette partie du Monde .



Yogyakarka , île de Java , Indonésie , le 1er avril 2012

TRAVAILLER BEAUCOUP POUR GAGNER PEU ;

Ils arpentent pratiquement tous les sites touristiques des pays pauvres , au Cambodge , au Laos , en Birmanie , ou ici en Indonésie . Petits vendeurs à la sauvette , des enfants parfois , cartes postales , souvenirs , boissons , avec des phrases toutes faites dans plusieurs langues , " c' est très joli madame ! ", ils tentent de gagner quelques sous .

Ici à Gedong Songo , cette vieille femme a hissé sur son dos bouteilles et snacks tout en haut du site . Les quelques roupies de plus que nous avons payé pour nos boissons elle les a durement gagnées .



A présent disparus , marginalisés ou folkloriques dans la plupart des pays d' Asie , les ricksaws vélos font encore vraiment partie du paysage urbain dans Java centre où ils s' intègrent parfaitement au trafic . Ainsi les taxis vélos sont très nombreux à Jogjakarta par exemple .


Sillonnant les rues avec son vélo machine à coudre ce jeune homme propose ses services et travaille à la demande sur le trottoir .

Le travail à vélo sur Java se décline sous les formes les plus surprenantes : vélo manège , vélo boutique , vélo restaurant ,...


Une petite fabrique de tofu dans un village près de Borobodur .


Fabrique très artisanale de chips . Etalés au bord de la route avant d' être empaquetés . Saveur gaz d' échappement ?



Les bords de route s' avèrent idéals pour sécher aussi le riz , les poissons , le manioc , ...


La rizière , plant après plant , rang après rang , jusqu' au soleil couchant .


Dans la montagne nombreuses sont les femmes ainsi lourdement chargées , ployant sous leurs ballots d' herbe et de bois mort .




Jogjakarta , île de Bali , Indonésie , le 31 mars 2012

ESCALES DE BATAM A SEMARANG

Transit de trois jours sur l' île de Batam , à Nagoya , dans l' attente du ferry pour Jakarta . Nagoya et son ambiance de ville frontière , grands malls et bars à filles à l' intention des voisins Singapouriens .

Vue depuis notre fenêtre du " grand palace hotel " ( un peu exagéré tout de même le nom ...) : des enfants jouent près du canal d'égouts à ciel ouvert .



Descente du ferry à Jakarta après 40 heures passées à contempler la mer , à observer les passagers , à se laisser observer aussi , à répondre aux sourires et aux " what's your name ?". Deux jours hors du temps .



Curieusement Jakarta , mégapole de près de 20 millions d' habitants n'est pas vraiment affolante à vélo , on a pu traverser la ville depuis le port jusqu'au centre ville , puis s' y balader sur nos deux roues .

Le dimanche sur la place de Kota les Indonésiens louent vélos et chapeaux et s' essayent à la bicyclette dans une ambiance bon enfant .


Sur cette place de Kota les enfants sont très sollicités pour des photos . On profite alors de l' occasion pour nous aussi mémoriser ces moments .



Dans la grande famille des vélos je voudrais le vélo-manège , sur la place de Kota toujours .


Toujours au même endroit la marchande de fruit , à vélo bien entendu .




Dans le quartier de Jalan Jaksa où nous logeons à Jakarta , on se croirait presque dans un village .


Après trois jours agréables passés à Jakarta nous avons pris le train pour Semarang , le second ferry que nous devions prendre ayant été reporté à cause du mauvais temps . Nous avons échangé les orages tropicaux de Malaisie pour la mousson équatoriale de Java , nous gagnons au change la température est beaucoup plus agréable ici .


Cet apercu de la capitale et la visite de l' intéressant musée national nous ont donné envie de découvrir la vie de l' île et les sites archéologiques du centre de Java .


C' est donc à Semarang que débute notre petit trip vélo dans le centre de Java , cap sur Borobodur bien évidemment .




Jogjakarta , île de Java , Indonésie , le 31 mars 2012