dimanche 12 février 2012

THAIPUSAM





Plusieurs petits temples provisoires sont installés le long de la procession .



Certains pénitents portent des " kavadis " .



Pour voir ses voeux exaucés on peut offrir sa chevelure au Dieu Muruga ...



... ou bien se faire un "piercing" avec une flèche ...



... flèche à laquelle on peut ajouter quelques crochets plantés dans le dos .



Un comparse compatissant peut vous aider à souffrir un peu plus ...

Oh oui , fais moi mal !



A Georgetown , le retour du Dieu Muruga vers son temple , accompagné du grand prêtre et de ses officiants .



Purification de la route au lait de coco juste avant le passage du chariot sacré .


THAIPUSAM



C' est l' heureux imprévu , toute la magie du voyage , l' exceptionnel qui s' invite dans votre quotidien au moment où vous ne l' attendez pas .

Sungaï Petani aurait dû être une halte avec pour tout attrait son motel type américain en périphérie de ville , pas de quoi faire rêver me direz vous .

Pas très exotique non plus la "visite" du supermarché , quoique ? La caissière indienne ne s' étonne pas de notre présence dans sa ville " you are here for Thaïpusam ? "


Thaïpusam ? La fameuse fête Hindoue ? Notre sang ne fait qu' un tour , nous enfourchons nos montures bravant soleil et circulation pour quelques kilomètres plus loin plonger dans un tout autre décor !


Dans un tintamarre assourdissant de sonos , de clochettes , qui se chevauchent , s' entrecroisent et se mêlent , dans une ambiance de fête foraine , dans un flot de couleurs et d' odeurs de fumées d' encens nous ne savons où donner des yeux : la beauté des saris aux couleurs vives brodés de perles étincelantes portées pour l' occasion par les indiennes , les guirlandes de fleurs , les yeux brillants des enfants devant les stands de friandises , les dévots déposant leurs offrandes dans de petits temples en trompe l'œil où trônent des divinités Hindoues éclairées de jeux de lumière psychédéliques ...


Et évidemment le rite le plus spectaculaire et le plus surprenant pour nous autres , la procession des "pénitents" qui s' infligent ce qui nous apparait comme de véritables tortures : crochets plantés dans le dos , joues transpercées de flèche tout cela avec un tel détachement que ces scènes , dans l' euphorie et la religiosité ambiante ne nous choquent finalement pas .


Le lendemain nous arrivons à Georgetown et suivons dans la soirée une procession plus soft , la fin de Thaïpusam avec le retour du Dieu Muruga dans son chariot d' argent tiré par deux boeufs vers son temple en centre ville . Nous parcourons les 5 kilomètres en compagnie des fidèles , trouvant dans cette procession la même ferveur qui anime les latinos-américains lorsqu' ils sortent leurs saints .


Tout le chemin est jalonné de petits temples , de stands avec distribution de repas , boissons et friandises offertes à tous . Les tonnes de noix de coco entassées sur le bord de la route le long du parcours ne sont pas là elles pour être consommées par le commun des mortels . Les Chinois qui participent eux aussi à la fête les brisent énergiquement sur la route pour ainsi la purifier avec le lait de coco avant le passage du char sacré . Et facultativement sans doute , vu l' ardeur qu' ils y mettent , également pour se défouler ...


Aussi nous avons donc ce soir là cheminé sur la voie lactée . Magique , non ?


Georgetown , Malaisie , le 13 février 2012