Se jeter dans la gueule du loup . Dans Phnom Penh à vélo on se sent comme des cannetons dans la gueule d' un crocodile ... Si si , c' est un vrai crocodile et de vrai cannetons , dans un élevage non pas de canards , mais de crocos .
Fais gaffe le minibus va doubler !
Pratique une route goudronnée pour faire fendre ses bambous par les voitures et les motos .
Génial aussi pour étaler le maïs .
Sous le préau où nous aurions aimé dormir .
PAS DE PROBLEME !
Ce soir j' irai dormir chez vous , sans caméra , pas pour la télé et sans même parler dix mots de khmer .
Après une chaude journée passée sur une piste pourrie et poussiéreuse , faute de guest-house nous jetons notre dévolu sur un temple un peu à l' écart de la piste , " peem leem kul pagoda " , n' espérant pas plus qu' un endroit paisible pour installer la tente .
A peine a t' on posé pied à terre qu' un gars pas mal éméché prend en charge notre requête , en français s' il vous plait , avec surtout cette phrase qu' il affectionne particulièrement : " problème ? , pas problème ! "
Titubant , il nous entraine demander la permission de dormir dans ce lieu au moine dirigeant le temple , alors en pleine cérémonie .
L' autorisation accordée il nous conduit sous un préau aux murs couverts de fresques relatant la vie de Bouddha , on ne peut rêver mieux pour une nuit sereine .
Nous installons notre tente dans un coin dégagé , puis , sur les conseils d' un nouvel intervenant ( il y a déjà plus de dix personnes autour de nous , fort intéressées par cette famille si exotique ) , dans le fond du préau . C' est mieux pour la sécurité nous explique notre ange gardien . Après le " pas de problème " , "pour la sécurité " devient son nouveau credo ( tiens ça me rappelle quelqu' un ...) .
Notre installation prend forme , d 'autant plus que le gardien du temple nous apporte nattes et oreillers . Puis arrive le président du quartier qui lui aussi se préoccupe de notre sécurité puisqu' il téléphone à la police .Pour la police , trop dangereux de dormir ici , nous devons remballer notre bivouac sur les vélos , et suivre une délégation de plus en plus nombreuse , " problème ? , pas problème ! " en tête jusqu' à une salle de classe du temple .
Nous restons zens et souriants quand les policiers nous demandent nos 4 passeports pour noter notre identité puis qu' ils nous conseillent de bien fermer portes et fenêtres pour notre ... sécurité !
Enfin tout le monde repart , aw kohn tran , merci beaucoup , nous fermons la porte , la nuit est tombée , nous pensons déjà à nous coucher , bien fatigués par cette journée de piste .
Toc , toc , toc , c'est " problème ? , pas de problème ! " qui revient avec son frère . Puis arrivent des moines ( une trentaine vivent dans ce temple ) . Puis un jeune qui veut profiter de l' aubaine pour pratiquer son anglais . Puis le chef de la police pour voir si nous sommes encore en vie .
Vient finalement le moment où l' on réussit à se coucher , on s' endort très vite , bercés par les psalmodies des moines tout près de notre chambre ..
Si nous nous couchons comme les poules , nous nous réveillons avant elles le matin suivant car nous devons rentrer dans Phnom Penh , et aimerions y arriver avant qu' il y ait trop de traffic . Peine perdue , les Cambodgiens sont très matinaux et les 40 kms vers la capitale sur une route goudronnée mais super étroite sont de ceux qui peuvent vous dégoûter à tout jamais de vous déplacer à vélo avec des enfants . Circulation démente , dans l' anarchie la plus totale , avec des véhicules qui déboulent de partout . Scooters à contre-sens , qui nous frôlent , nous coupent la route , 4x4 et minibus qui doublent sans se soucier de ce qu' il pourrait y avoir en face ... Drôle de délire .
Problème ? La sécurité , sur la route !
Long Xuyén , Vietnam , le 18 janvier 2011
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