« Alors un mystère d’or se leva à l’horizon , une merveille étincelante et superbe qui brillait au soleil , dont la forme n’était ni celle d ’ un dôme musulman , ni celle d’ une flèche de temple hindou … » Ainsi parlait Kipling découvrant la Paya Shwedagon .
L’ un des plus fascinants lieu de culte du monde , 100 mètres de haut , entièrement recouvert de plaques d’or , trônant au milieu d’une forêt de stupas .
A la Paya Shwedagon , lieu le plus sacré du Myanmar , les pèlerins venus de tout le pays défilent autour de la pagode et accomplissent différents rituels ; ici ils versent de l’eau sur un Bouddha .
Dans le downtown , beaucoup de cantines populaires.
Femmes , enfants et jeunes hommes s’ embellissent et se protègent du soleil en s’ enduisant une partie du visage de thanakha , poudre extraite d’ un bois proche du santal .
Aung San Suu Kyi , le personnage le plus emblématique du Myanmar , symbole de l' opposition à la junte militaire au pouvoir depuis 1962 .
Très populaire , son parti , le LND , a remporté 80% des voix aux élections de 1990 , élections aussitôt annulées par la junte .
Elle doit sa survie au prix Nobel de la paix reçu en 1991 et plus encore au fait d' être la fille du héros national , figure de l' indépendance , Aung San ( le général en photo à coté d' elle ).
Libérée en 1995 après des années passées en résidence surveillée dans sa maison de Yangon , elle est encore régulièrement assignée à résidence .
Depuis un an un nouvel homme est à la tête du pays , et le régime semble donner quelques signes d' assouplissement . La récente visite d'Hillary Clinton ( elle a rencontré Aung San Suu Kyi ), et la probable levée partielle ou totale de l' embargo Américain sont une évolution notable .Tout comme le fait que des portraits de la Dame de Yangon soient en vente libre sur les trottoirs et qu'elle fasse la une des journaux locaux , serrant un jour la main d' Hillary Clinton , un autre celle de la premier ministre Thaïlandais.
Au Myanmar , comme dans la plupart des pays bouddhistes d'Asie du sud-est , moines et ici monesses quémandent leur nourriture .
Peu de deux roues dans le centre de Yangon , ils y sont , lubie de la junte , interdits . On trouve cependant , comme dans tout le pays quelques rickshaws .
Stand de bétel .
Nous avons surnommé cette variété de mandarines les "p'tits délices" . Devinez pourquoi ?
YANGON , MYANMAR
Peu de deux roues dans le centre de Yangon , ils y sont , lubie de la junte , interdits . On trouve cependant , comme dans tout le pays quelques rickshaws .
Stand de bétel .
Nous avons surnommé cette variété de mandarines les "p'tits délices" . Devinez pourquoi ?
YANGON , MYANMAR
Dés nos premiers pas dans le quartier où nous logeons à Yangon nous nous sommes dit que ce séjour en Birmanie serait en lui même un voyage dans le voyage .
Il n' y a rien de très réjouissant à marcher sur un trottoir défoncé à travers les rues grises et glauques de ce quartier populaire . Pourtant nous sommes tout de suite captivés par cette vie agitée et bruyante , par ce tohu-bohu chaotique , par ce peuple " bizarre " qui se fraye un passage à travers petits étals , groupes électrogènes , amas de gravats , buveurs de thé attablés sur le trottoir .
Face à tant d' embûches nous cherchons un recoin où nous poser pour apprécier la nouveauté , tout ce qui dans quelques jours nous deviendra familier et que nous remarquerons alors à peine . Ici les hommes portent le longwyi , les femmes le sarong , leurs visages sont souvent " peint " de thanakha , poudre jaunâtre , masque qui leur donne un air mystérieux et qui contribue surement à la fascination qu ' exerce ce peuple sur les nouveaux venus .
Les moines sont drapés de cotonnades pourpres , les monesses flottent dans de vagues tuniques rose pâle , elles protègent leur crâne lisse sous un carré de tissus , ou , plus élégant , sous de jolies ombrelles .
Nous sommes parfois surpris par un crachat rougeâtre machinalement expédié , qui nous atterri près des pieds ; ce n'est pas un jet de sang , mais des résidus de noix de bétel qui , après avoir été longuement mâchouillés , maculent le trottoir de trainées rouge brique , et colorent façon vampire lèvres et gencives de leur nombreux amateurs .
Au hasard de notre déambulation nous longeons un magnifique et imposant édifice colonial totalement délabré qui semble squatté par quelques miséreux .
Nous nous étonnons de voir en vente , étalés à même le sol , tant de portraits et posters d' Aung San Suu Kyi , et de la voir à la une de nombreux journaux .
Les Birmans sont souriants , gais , ouverts , et l' on se dit que si le bonheur de vivre en démocratie ne se lit pas forcément sur les visages des français , l' accablement de vivre sous l' une des dictatures les pires au monde ne se perçoit pas non plus au premier abord .
Si nous marquons la moindre hésitation quand au chemin à suivre il ya toujours une âme bienveillante pour nous offrir son aide et engager la conversation , d' où l' on vient , où veut on aller, ... ?
Puis nous avons hélé un taxi déglingué pour nous rendre à la Paya Shwedagon et avons traversé alors des quartiers plus modernes . Là bas , les pieds nus sur le marbre brûlant , devant cette imposante pagode , au milieu des pèlerins , nous avons plongé dans un tout autre univers .
Un mois plus tard , de retour dans les mêmes rues tout nous semble à présent normal . Patrick , un voyageur français tout juste débarqué nous confie son désappointement , nous rappelant ce qui nous avait nous aussi déroutés à notre arrivée au Myanmar .
Bangkok , Thaïlande , le 28 décembre 2011
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