mercredi 18 mars 2009

NON MERCI , PAS DE HOT-DOG S' IL VOUS PLAIT











C' est au flair que nous choisissons nos restaurants .




A Mengla nous avons vite repéré cette petite cantine aux chaises colorées , avec sa grande vitrine donnant sur la rue , et surtout son assortiment de plats préparés dans des bacs . C' est simple , il suffit de pointer du doigt celui qui fait frétiller nos papilles .




Allumettes de courgettes avec petits cubes de viande , choux chinois et émincé de viande , et bien sur à chacun son bol de riz . On feint de ne pas remarquer tous les regards braqués sur nous , mais ça ne nous rend guère plus habiles avec nos baguettes ... On se détend , on plaisante sur la nature de la viande dans nos assiettes . Du porc ? Mais non , du museau de chien , ah , ah , ah !




Mais passent sur le trottoir juste à coté de la fenêtre près de laquelle nous sommes assis deux types transportant une carcasse écartelée plutôt suspecte ... Un coup d' oeil aux pattes de l' animal : elles se terminent par des coussinets ! Et quand ils s'engouffrent avec leur viande fraîche dans l' entrée des cuisines , on rit jaune . " Tu es sure , tu as vraiment vu des coussinets ? "




Si dans le cochon tout est bon , il semble bien que pour le chien il en soit de même , puisque pour nous enlever tout doute arrive un troisième larron avec entre ses mains la pièce à conviction . Est ce à cause de notre regard perplexe , il lâche la tête du chien qui roule sur le trottoir à guère plus d'un mètre de notre table ! Et le type de ramasser la dite tête , gueule grande ouverte pour s'amuser à effrayer un gamin qui passe dans la rue .




Dis , comment on dit " végétarien " en Chinois ?




Depuis , sur la route , c' est avec encore plus de flair que nous choisissons nos restos .




Nous allons aux cuisines et , devant les étagères de légumes frais , nous montrons ceux que nous voulons voir cuisinés .




On nous sert chaque légume préparé d' une façon différente , avec un grand plat de riz et une théière de " tuocha " , et c' est invariablement excellent .




Curieusement , allez savoir pourquoi , nous n' avons pas eu envie de manger de viande depuis Mengla ...




On a parfois du mal à dépasser ses frontières culturelles .




Yunnan , Chine ,le 18 mars 2009












mardi 10 mars 2009

FAMILLE NOMBREUSE , FAMILLE HEUREUSE ,

















































Il y a peu de routes au Laos , mais si l' envie vous prend de ne pas suivre le chemin tout tracé , la nationale 13 , les routes fluviales sont là pour une petite bifurcation , sans toutefois perdre le nord .



A Luang Prabang , charmante petite ville , ancienne capitale d'un royaume Lao , nous avons retrouvé le Mékong , et , au fil de l'eau , nous avons rejoint Pakben . Journée de contemplation à contre-courant sur ce fleuve aux eaux calmes et boueuses . Parfois sauvage , bordé de forêts tropicales touffues , impénétrables , hérissé d' îlots aux rochers tranchants , toujours nourricier pour les villages le surplombant , dont il est le plus souvent la seule voie de communication . Petits potagers sur des berges sablonneuses , gestes répétitifs et ancestraux du pêcheur sur sa pirogue qui lance son filet , de la femme qui écope , de l'orpailleuse qui tamise inlassablement le sable . Pas d' agitation démesurée , il fait chaud . Les buffles bienheureux ne laissent paraître que leur tête dans cette eau scintillante sous le soleil de midi . Et quand le bateau aborde pour descendre un passager rentrant de la ville , des villageoises s' approchent proposant aux passagers petits poissons grillés enfilés sur des brochettes de bambou , oiseaux séchés ou encore écureuils morts à préparer soi-même . A chacun sa friandise .



De Pakbeng part une route comme on les aime : très peu de circulation , une vallée enserrée entre des falaises abruptes , forêts tropicales à la verticale . Puis la vallée s' élargit , les villages se font moins misérables .
Mais toujours ces nuées d'enfants . Bébés au sein , bébés portés dans le dos , bébés dans les bras . Enfants les fesses à l' air jouant dans la poussière ou joyeux s' aspergeant dans la rivière . Enfants ployant sous le poids de hottes trop lourdes , enfants partant au champs la machette à la main . Enfants moinillons drapés de orange , enfants chanceux qui vont à l' école .


Enfants qui s' agglutinent par dizaines au bord de la route à notre passage , amusement ponctué de " sabaïdee , sabaïdee ! " Petites mains qui saluent , Maman agitant la main des bébés .



Enfants jamais mendiants , jamais enquiquinants ou belliqueux .


Dans deux jours nous quitterons à regrets le Laos , notre visa prend fin . Juste le temps de rejoindre la Chine , pays de l' enfant unique .


Oudomxaï , Laos le 10 mars 2009