En Egypte il fait très très soif . Sur la route d' El Gouna on a carburé à plus de 15 litres aux 100 . Heureusement , on a fait que 60 kms , 8 litres d'eau ont suffit .
C'est donc crémés , foulardés , casqués , gantés que nous nous sommes décidés à quitter pour la journée notre hôtel climatisé , pour tester la résistance des cyclotourix juniors au soleil , au vent et à la circulation .
Après moultes pauses à l'ombre d'un muret , d'un arbuste ou d'une pancarte nous voila enfin à El Gouna , la cité paradisiaque des riches Egyptiens . A la barrière d'entrée il nous suffit de montrer patte blanche... Dans ce ghetto tout est beau,propre,ordonné . Les villas rivalisent de charme , les hôtels de luxe . Des espaces verts , la mer , des lagunes , des canaux qu'enjambent de jolis ponts de bois . Juste un petit regret : avec une telle débauche d'argent , pourquoi ne pas avoir mis le paradis sous une bulle climatisée ?
Suants , rougeauds , hébétés par la chaleur en plein midi , à l'ombre d'une arcade , nous réalisons un peu tardivement que septembre est bien près d'août ! Il nous faudra attendre des jours ou des lieux plus cléments pour commencer le trip vélo sans risques d'insolation pour les deux cyclistes en herbe.
Après ce constat sans appel nous quittons Globalia et ses routes limitées à 60 kms heure . Le vent chaud dans le dos nous retournons vers Hurghada . Dans le rétro on surveille le déclin du soleil . Les musulmans aussi . C'est Ramadan , et sur la route c'est la course à la gamelle pour être pile poil à l'heure chez soi quand le Muezzin entamera son chant libératoire à la tombée du jour .
Les Egyptiens , déjà pas super fair-play sur la route perdent alors toute mesure... Morts de soif et de faim ils se doublent , se triplent , s'invectivent , klaxonnent à tout va . De toute facon , s'ils ont un accident mortel en période de Ramadan , ils vont direct au paradis . Pour nous , c'est moins sur .
Puis , moment de bonheur , il fait moins chaud et nous passons devant la grande mosquée d'Hurghada d'où s'élève le chant envoûtant du Muezzin sur un boulevard à présent désert .
A l'hôtel 4 seasons , après une longue et pénible journée de jeûne passée dans l'apathie la plus complète tout le staff est attablé devant un dîner gargantuesque dans la joie et la bonne humeur retrouvée .
Hurghada , Egypte , le 15 septembre 2008
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