jeudi 23 février 2012

UN PETIT VELO DANS LA TETE

En balade dans les environs de Nibong Tebal en compagnie de Munusamy .


Munusamy , alias David devant l' arc de triomphe en 2009 .




Borhanuddin croisé dans une rue de Lumut , en Malaisie .







L'avant du vélo customisé de Borhanuddin .




François et Renaud à Trang en Thaïlande .







Pour échapper ne serait ce que quelques kilomètres au trafic infernal sur les routes de la côte ouest de la Malaisie on cherche et parfois on trouve des chemins où l' on a peu de chances de croiser des voitures . Ce jour là on a même réussi à se faire presque la journée complète ainsi , mais c'est trop rare .

UN PETIT VELO DANS LA TETE




On a tous en commun un petit vélo dans la tête et une envie d'aller y voir ailleurs .



Cyclos-voyageurs occasionnels ou cyclos-voyageurs dans l' âme nous promenons nos vélos à travers le monde comme un second passeport .



On pédale avec ses jambes quand c'est facile , on fait travailler sa volonté quand c'est plus dur .



On se croise sur la route , on se repère en ville , sacoche de guidon en bandoulière ou vélo garé dans un hall d' hôtel .



On échange infos , impressions , anecdotes , bons plans , parfois on se retrouve , parfois on garde contact .




Avec David c' est une autre histoire , il est une exception dans le monde des cyclos-voyageurs . D' abord il est Malaisien , un pays où les cyclos-voyageurs sont peu nombreux . Son petit vélo dans la tête il l' a attrapé à 53 ans , le jour ou son médecin lui a conseillé un peu d' exercice pour lutter contre son diabète . Il s'est alors acheté un vélo , lui qui n'en avait jamais fait . Les occidentaux traversant son pays à vélo l' ont intrigué , il les a invités à passer chez lui , s' en est inspiré et s'est lancé à l'aventure lui qui n' avait jamais quitté la Malaisie . L' électricien du village a alors confié sa femme et les plus jeunes de ses huit enfants à l'aîné de la famille pour partir pédaler en Thaïlande . Ce fût la révélation , d' autres voyages ont suivis , l' Indonésie , le Laos , Cambodge , Vietnam , Chine ... Puis il s' est aventuré en Inde , au Tamil Nadu d' où ses parents avaient émigré vers la Malaisie alors colonie Anglaise .



Le virus ne l'a plus lâché , avec l' arrivée de la retraite son envie d' aller y voir ailleurs l' a conduit en Europe et aux Etats-Unis .



Chez David nous avons regardé ses photos de France , notre vieux pays , aux travers des yeux d' un Hindou Malaisien : villages pittoresques , églises , Christ , les gens qui l' ont accueillis , lui avec son vélo et son barda sur nos routes de campagne ou posant devant l'arc de triomphe , son accueil par l' ambassadeur de Malaisie à Paris , comme un héros , quelle aventure !



Quand il n'est pas sur la route David accueille toujours chaleureusement les cyclos-voyageurs de passage , c'est ainsi que nous l'avons rencontré .



David ce n'est pas son vrai nom , c'est le "pseudo" qu'il s'est choisi , sans doute plus facile à retenir que Munusamy . Il a aussi crée un petit business en lien avec le tourisme .



Le blog sur son voyage en France :







Borhanuddin , alias " James Boan " , sans doute fan de " James Bond " , Malaisien également , fait lui le tour de son état , le Perak , à vélo . Sur la route on ne peut pas rater ce sympathique papy , avec sa bicyclette customisée , son casque de mobylette tapissé d' autocollants , assurément le plus singulier de tous les cyclos rencontrés dans ce périple . Et pour preuve que le vélo est un super passeport , on s' est retrouvés ensembles autour d' un curry de fruits de mer , invités à un anniversaire , en passant par hasard sur la route devant cette fête .




Repensant à James Bond , nous reviennent à l'esprit ces cyclos croisés dans le sud Thaïlande , couple de "yuppies" Londoniens , les mollets déjà gonflés à bloc après deux semaines de pédalage . Huit mois de congé sabbatique pour un projet ne laissant guère de place au hasard , sponsors à l' appui et alibi béton : charity . Sur que les Thaïlandais de Chiang Maï , vers où ils se dirigent , n' attendent qu' eux ... Après nous avoir pris la tête quelques minutes avec leur ego , ils nous ont tendu leur carte de visite avec leur blog et sont repartis sauver le Monde . Ils auraient aussi pu pédaler pour sauver la Planète , c'est un autre créneau vendeur .






Beaucoup plus sympas , et avec pour toute prétention celle de se faire plaisir à vélo , sans vraiment de projet défini , juste des rendez vous avec des potes au Cambodge puis au Vietnam , on a passé un après midi agréable à Trang à causer avec François et Renaud , deux jeunes Belges .







Autre échantillon assez représentatifs des cyclos rencontrés en Asie du sud-est , Hans et Ed sont de jeunes retraités Hollandais bien tranquilles , pourtant ce sont les seuls cyclistes rencontrés en Birmanie .De Mandalay à Bagan nous avons suivi le même itinéraire , ils nous ont gentiment fournis de précieuses infos , car les Hollandais voyagent quasiment tous avec les descriptifs de plusieurs trajets en Asie fournis par une association de leur pays . Dommage ils ne continuaient pas ensuite vers Yangon...




Klang , Malaisie , le 24 février 2012

dimanche 12 février 2012

THAIPUSAM





Plusieurs petits temples provisoires sont installés le long de la procession .



Certains pénitents portent des " kavadis " .



Pour voir ses voeux exaucés on peut offrir sa chevelure au Dieu Muruga ...



... ou bien se faire un "piercing" avec une flèche ...



... flèche à laquelle on peut ajouter quelques crochets plantés dans le dos .



Un comparse compatissant peut vous aider à souffrir un peu plus ...

Oh oui , fais moi mal !



A Georgetown , le retour du Dieu Muruga vers son temple , accompagné du grand prêtre et de ses officiants .



Purification de la route au lait de coco juste avant le passage du chariot sacré .


THAIPUSAM



C' est l' heureux imprévu , toute la magie du voyage , l' exceptionnel qui s' invite dans votre quotidien au moment où vous ne l' attendez pas .

Sungaï Petani aurait dû être une halte avec pour tout attrait son motel type américain en périphérie de ville , pas de quoi faire rêver me direz vous .

Pas très exotique non plus la "visite" du supermarché , quoique ? La caissière indienne ne s' étonne pas de notre présence dans sa ville " you are here for Thaïpusam ? "


Thaïpusam ? La fameuse fête Hindoue ? Notre sang ne fait qu' un tour , nous enfourchons nos montures bravant soleil et circulation pour quelques kilomètres plus loin plonger dans un tout autre décor !


Dans un tintamarre assourdissant de sonos , de clochettes , qui se chevauchent , s' entrecroisent et se mêlent , dans une ambiance de fête foraine , dans un flot de couleurs et d' odeurs de fumées d' encens nous ne savons où donner des yeux : la beauté des saris aux couleurs vives brodés de perles étincelantes portées pour l' occasion par les indiennes , les guirlandes de fleurs , les yeux brillants des enfants devant les stands de friandises , les dévots déposant leurs offrandes dans de petits temples en trompe l'œil où trônent des divinités Hindoues éclairées de jeux de lumière psychédéliques ...


Et évidemment le rite le plus spectaculaire et le plus surprenant pour nous autres , la procession des "pénitents" qui s' infligent ce qui nous apparait comme de véritables tortures : crochets plantés dans le dos , joues transpercées de flèche tout cela avec un tel détachement que ces scènes , dans l' euphorie et la religiosité ambiante ne nous choquent finalement pas .


Le lendemain nous arrivons à Georgetown et suivons dans la soirée une procession plus soft , la fin de Thaïpusam avec le retour du Dieu Muruga dans son chariot d' argent tiré par deux boeufs vers son temple en centre ville . Nous parcourons les 5 kilomètres en compagnie des fidèles , trouvant dans cette procession la même ferveur qui anime les latinos-américains lorsqu' ils sortent leurs saints .


Tout le chemin est jalonné de petits temples , de stands avec distribution de repas , boissons et friandises offertes à tous . Les tonnes de noix de coco entassées sur le bord de la route le long du parcours ne sont pas là elles pour être consommées par le commun des mortels . Les Chinois qui participent eux aussi à la fête les brisent énergiquement sur la route pour ainsi la purifier avec le lait de coco avant le passage du char sacré . Et facultativement sans doute , vu l' ardeur qu' ils y mettent , également pour se défouler ...


Aussi nous avons donc ce soir là cheminé sur la voie lactée . Magique , non ?


Georgetown , Malaisie , le 13 février 2012

jeudi 9 février 2012

MALAISIE , COTE OUEST .

La mosquée d' Alor Setar , capitale de l' état du Kedah .












Faut il se fier au hasard ?


Poliklinik , kafe , restoran , komplex aquatik , kolej , komputer , farmasi , tekstil .... Retrouver son alphabet facilite déjà la compréhension d' une langue , alors quand cette langue s' est enrichie de mots tout droit sortis de notre vocabulaire , on a carrément l' impression d' être intelligent !


L' état du Kedah est le grenier à riz de la Malaisie . La moisson est terminée , il faudra attendre pour pédaler au milieu de vertes rizières .



MALAISIE , COTE OUEST



Beaucoup de plaisir à retrouver la Malaisie et les Malaisiens , côté ouest cette fois , le long de la mer d' Adaman .



Passé la frontière à bord d' un rafiot , une heure pour nous dégouter à tout jamais de ce genre d' embarcation .



Levés dés l' aube , à l ' appel du Muezzin pour éviter en partie la chaleur suffocante qui sévit à partir de 11 heures nous avons traversé l' état du Perlis , puis le Kedah sur de petites routes et sentiers le long de la mer , génial , et beaucoup apprécié la chaleur et le contact facile des Malaisiens .



Une courte traversée en ferry plus loin et nous voici sur l' île de Penang , à Georgetown , appelée autrefois " la perle de l' Orient " .




Georgetown , Penang , Malaisie , le 10 février 2012